mercredi 22 juin 2011

"L'Armée furieuse" de Fred Vargas.

Dieu a des oreilles et le Prince Charmant aussi. Quand j'ai lu, il y a quelques semaines, que Fred Vargas sortait un nouvel opus des aventures du Commissaire Adamsberg, mon sang n'a fait qu'un tour et j'ai certainement crié ma joie si fort, qu'il l'a entendu. Le Prince Charmant, pas Dieu. Quel bonheur de trouver au milieu de mes jolis cadeaux de fête de mères, "L' Armée Furieuse"! J'avais pris la (très) bonne résolution de la garder pour les vacances, ce temps béni des siestes littéraires (et autre). Et puis, l'envie a été plus forte. Au lieu de me ruer sur le pot de Nutella ou sur une ènième marinière, j'ai dévoré ce roman, fidèle à son auteur et à son style, sans vraie surprise mais parfait car captivant.




En l'accompagnant à travers les ruelles, Adamsberg prit conscience que son envie de la manger primat sur celle de coucher avec elle. Cette femme lui ouvrait démesurément l'appétit, lui rappelant brusquement cette énorme part de kouglof qu'il avait avalée enfant, élastique et tiède, avec du miel, chez une tante en Alsace. Il choisit une table près d'une fenêtre, se demandant commet il allait pouvoir mener un interrogatoire correct avec une tranche tiède de kouglof au miel, exacte couleur de la chevelure de Lina, qui s'achevait en grandes boucles sur ses épaules. Epaules que le commissaire ne voyait pas bien, car Lina portait n long châle de soie bleue, étrange idée en plein été. Adamsberg n'avait pas préparé sa première phrase, préférant attendre de la voir pour improviser. Et à présent que Lina brillait de tout son duvet blond face à lui, il n'arrivait plus à l'associer au spectre noir de l'Armée furieuse, à celle qui voit l'épouvante et la transmet. Ce qu'elle était. Ils passèrent leur commande puis tous deux attendirent un moment en silence, mangeant du pain du bout de doigts. Adamsberg lui jeta un coup d'oeil. Son visage était toujours clair et attentif, mais elle ne faisait pas d'effort pour l'aider. Il était flic, elle avait déclenché un orage dans Ordebec, il la soupçonnait, elle savait qu'on la pensait folle, telles étaient les données simples de la situation.

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mercredi 15 juin 2011

Un air de printemps

Cette année, le printemps a été précoce mais presque inexistant : l'été s'est invité très (trop?) tôt, sans transition. J'avais presque des envies de ratatouille et de pêche au mois d'avril. L'étal de mon primeur et notre panier bio m'ont vite ramenée à la raison. Et quand j'ai eu une barquette de fraises dans le panier de la semaine dernière, j'ai, encore une fois, lorgné vers cette recette qui me fait de l'oeil depuis deux ans sans que j'y succombe. Et pour cause. L'association rhubarbe-fraise a beau être un classique, elle m'a toujours intimidée. Et puis j'ai sauté le pas. Et ne l'ai pas regretté.




Petits gratins amande-fraise-rhurbabe

(6 personnes)



- 3 oeufs
- 15cl de crème liquide entière
- 60g de poudre d'amande
- 30g de farine
- 120g de sucre en poudre
- 150g de fraises
- 150g de rhubarbe

Préchauffez le four à 180°C.

Laver la rhubarbe, l'éplucher et la couper en petits cubes. La mettre dans une casserole avec une cuillère à soupe d'eau, et faire cuire à feu doux 5 minutes.

Laver et nettoyer les fraises rapidement puis les couper en 4.

Dans un saladier, cassez les oeufs, ajouter la crème. Mélanger puis ajouter la farine, le sucre et la poudre d'amande.

Verser cette pâte dans des ramequins beurrés : les remplir à moitié seulement. Puis repartir les morceaux de fraise et de rhubarbe.

Cuire 20 à 25 minutes et déguster tiède ou froid.

C'est parfait avec un joli Crémant d'Alsace Rosé.

NB : cette recette est issue du Saveurs n° 168, de juin 2009.

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dimanche 12 juin 2011

Mine d'idées




En ce moment, j'ai les idées en berne mais pas l'appétit. Je me suis ruée sur le dernier Saveurs, et j'ai bien fait! Nous avons déjà testé le filet mignon de porc à l'orange et cardamome et le rôti de cabillaud au bacon et olives. Prochaine étape? Les clafoutis de pêches jaunes au nougat. Et si vous n'avez pas envie de cuisiner, l'article sur la Camargue vous donnera envie de découvrir Nîmes et Aigues Mortes.


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jeudi 9 juin 2011

"Le Diable vit à Notting Hill" de Rachel Johnson

Ok, je vous entends déjà, alors j'y consens : nous ne sommes pas devant un chef d'oeuvre. De la chick litt, tout au plus. Mais j'avoue avoir passé des bons moments en lisant ce livre. La légèreté, la frivolité du propos, la plongée dans la vie londonienne ont été bénéfiques pour mon printemps caniculaire et pas de tout repos. Alors rien que la description d'une Française par Rachel Johnson m'a offert un sourire. Si vous avez besoin de retrouver le sourire, foncez!






Clare et Mimi habitent toutes deux dans le quartier de Notting Hill, sur un square privé. Privilégiées de la capitale anglaise, elles semblent pourtant au bord du gouffre. De rendez-vous chez le coiffeur en déjeuner papotage dans le dernier restaurant à la mode, rien en semble les combler. Alors, oui, elles sont énervantes mais aussi attachantes! Et par la même, le reflet de certains pans de notre société : on voudrait être zen, anti-consumeriste, au plus près de la nature, et on pleure à chaude larmes devant une armoire pleine sur un air de "je n'ai rien à me mettre". La vie est pleine de contradictions!











Virginie.



Plus svelte que mince, elle est d'une élégance délicate et discrète qu'aucune Anglaise ne peut espérer acquérir . Toujours légèrement bronzée, elle a les cheveux d'un blond pâle qui tombent en cascade sur ses épaules. Quand elle tourne la tête, ils bougent divinement et reprennent immédiatement leur place : une vraie pub pour shampooing! Dans la journée, son uniforme ne varie pas : chemise blanche impeccable dont le col, les manchettes et les pans émergent d'un chandail en laine bien ajusté. Parfois elle se dégage le front en ramenant ses cheveux en arrière avec un ruban style Alice au Pays des Merveilles, s'enroule dans un grand cardigan en cachemire porté sur un corsaire : très Brigitte Bardot à ses débuts.



Virginie est la star du square. Quand elle apparaît, les hommes la déshabillent du regard et ne s'arrêtent que lorsque leurs femmes leur bourrent les côtes de coups.



Patrick en fait autant, surtout quand elle est de dos et qu'il peut apprécier son derrière. Elle est supermince, mais elle a une paire de fesses comme on en voit dans les vitrines des pharmacies françaises. Gideon a consacré sa vie à étudier ces publicités contre la cellulite et adore contempler les photos presque pornos de corps bronzés allongés sur le sable. Après avoir eu trois enfants, Virginie n'a nul besoin de crème pour raffermir son derrière, ce qui tient du miracle si j'en crois mes copines qui prétendent que leurs fesses se sont écroulées après leurs accouchements. Elle est aussi sensationnelle en "culottes" -ou en short de ville comme disent les magazines de mode - et en ballerines, la tenue la moins seyante du monde. Quand je l'ai fait remarquer à Gideon, il m'a répondu en se léchant les babines qu'elle devait être encore mieux sans-culotte. J'ai froncé les sourcils et aussitôt changé de sujet. Sally Avery s'est-elle aperçue de quelque chose? Elle n'est pas du genre à fermer les yeux.



Mathieu et Virginie ont Guy, un gamin de neuf ans aux gros genoux. Et puis les jumelles, Capucine et Clementine, toujours vêtues à l'identique de robes en coton rose pâle, d'un cachemire assorti, de socquettes blanches et de babies roses de chez Bonpoint.



Inutile de préciser que les enfants Lacoste sont bilingues et qu'ils vont ou iront tous au Lycée français. Virginie est donc la seule mère de famille de l'ouest de Londres que l'éducation de sa progéniture ne stresse pas. Cela la libère énormément et lui permet de faire des tas de choses, avec cent pour cent de réussite. Non seulement elle a apparemment un nouvel amant. Mais elle a trois enfants. Et un mari. Et trois maisons dans deux pays (deux en France, une ici). Et, en plus, elle mange - ce qui est exaspérant.



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dimanche 5 juin 2011

Et la vie revient.

Quatre mois sans écrire une ligne, cela paraît long. Mais le temps est passé si vite que je ne sais plus très bien où j'en suis. La vie s'accélère et j'ai parfois des difficultés à la suivre. Il est vrai que je ne suis pas une reine de la vitesse. Reste que mes fenêtres de solitude (bénéfique) s'ouvrent de plus en plus pour me permettre de lire et de me remettre à la popotte. Alors vous n'aurez ni le récit des varicelles des asticots (ça, c'est fait!), ni celui du vélo sans roulettes de Petit Bonhomme, de la découverte des paillettes de Jolie Princesse ou des côtes fêlées du Prince Charmant, mais mes lectures et petits plats. A très bientôt.